• CRISE DE CONFIANCE

     

    En égrenant l’inventaire à la Prévert dressé par N. Domenach et L.Neumann dans un article de l’hebdomadaire Marianne consacré à la confiance, un constat s’impose : notre pays traverse une grave crise de confiance.

     

    Après la défiance, cette crainte d’être trompé, l’homme franchit allégrement le stade de la méfiance caractérisée qui détrône la confiance bien entamée. Sans confiance, il n’est pas possible sereinement de se fier à une personne quelconque, ni à ses discours, ni à ses actes ni à ses méthodes. Cause toujours… tu m’intéresses ! Plus navrant encore, cet état d’esprit peut se transformer par contagion parfois en une perte de confiance en soi. La méthode Coué pour sortir du marasme ambiant est impuissante à mettre un terme à l’escalade de la suspicion qui se généralise dans tous les domaines et qui peut parfois générer en guerre froide ou l’éveil d’hostilités. L’un des exemples récents les plus flagrants sur cette confiance dépecée, a trouvé son origine dans cette décision politique inique européenne et qui fut une erreur politique majeure, de vouloir s’attaquer en catimini en plein week-end, au sacro-saint principe de l’inviolabilité des comptes des déposants (grecs dans un premier temps) inférieurs à 100 000 euros pour sauver un Etat en faillite. La trahison fut patente. La possession vaut mieux que l’espérance déçue ! Le corbeau lui aussi, jura mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. Cette leçon vaut bien un fromage…suisse.

     

    Si la confiance est à ce point entamée, c’est bien parce qu’une multitude de maux en sont la cause. Chaque être humain fixe ensuite à partir de sa propre échelle des valeurs le degré de gravité de ces maux en les hiérarchisant du même coup. On peut citer donc pêle-mêle et la liste est loin d’être exhaustive : le mensonge (l’être humain est un menteur par essence), la ruse, la tricherie, la duplicité, la trahison, la tromperie sur la qualité substantielle d’une chose avec parfois comme corollaire la mise en danger d’autrui, la surenchère trompeuse des promesses électorales. Sur ce dernier point, l’expérience prouve que l’enfer est pavé de bonnes intentions mais qu’il y a loin de la coupe aux lèvres.

    Que les diseurs ne sont pas les faiseurs et que les conseillers de la même farine ne sont pas les payeurs. Ne nous étonnons pas dans ces conditions de la nidification graduelle de la voyoucratie qui devient un sport national.

     

    Alors vers qui est-il encore possible désormais de se fier pour ne pas essuyer une énième trahison plus ou moins traumatisante selon sa nature et sa source ? Comme le dit le dicton, chat échaudé craint l’eau froide et la méfiance est de mise puisque l’air ne fait pas la chanson.

     

    Il n’est donc pas étonnant dans un réflexe de défense, si le mot valeur a encore un sens aujourd’hui, que des personnes trouvent refuge dans des valeurs qu’elles considèrent comme fondamentales car elles rassurent, protègent, qu’elles sont génératrices de plus-values pour renforcer et sauvegarder des fondations lézardées. Il y a la famille bien sûr, parfois quand il ne reste plus que l’amour à s’offrir en partage (Jacques Brel), et encore, elle est loin d’être un long fleuve tranquille à la lecture des faits divers : meurtres, incestes, violences, secrets d’alcôves, séparations. On découvre qu’il n’ait pire eau que l’eau qui dort. Même le lien du sang ne justifie plus une confiance aveugle. L’homme est un loup pour l’homme (Plaute).Il y a aussi les terroirs et la valeur de la terre, certaines professions d’utilité publique et là aussi on découvre que l’habit ne fait pas le moine. (Policiers ripoux, pompiers pyromanes, banquiers indélicats, chirurgiens amateurs …). La coupe est pleine !

     

    On le voit, on le découvre, on le vit, ces situations réconfortantes à priori, considérées comme des bastions imprenables ont du plomb dans l’aile, car sous leurs chaussures, des scandales se ramassent à la pelle comme les feuilles mortes (Jacques Prévert interprétation Yves Montand).

     

    Nous assistons donc à une résurgence de l’état de nature, puisque la confiance devient une denrée rare et même un boomerang qui peut vous exploser à la figure. De nos jours c’est chacun pour soi (Diane Tell dans « si j’étais un homme ») avec ce cortège hideux d’inculture, par ailleurs volontairement nourrie par la télé-réalité devenue la vitrine de l’exhibitionnisme, de la vulgarité, et de la médiocrité ; de l’égoïsme, de l’entre- soi dans certains milieux en particulier, les clans, la loi du plus fort et la barbarie, la bestialité, un retour en somme à la régression d’une société néandertalienne en pleine perdition. Chassez le naturel et il revient au galop. Le progrès peut bien attendre.

     

    Tout compte fait, ce vieux La Fontaine poète français du 17ième siècle, observateur et clairvoyant, bien plus avancé intellectuellement que nos têtes brûlées du 21ième siècle, me rappelle la conclusion de la fable du « chartier embourbé » : « aide-toi, le ciel t’aidera ». C’est le début du commencement…vers une nouvelle confiance peut-être. Mais l’espoir ne fait-il pas vivre ?

     

     

    René Floureux 


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  • 18 juin, signe d’espoir

     

    Parce que, comme il aimait à le dire, « la fin de l’espoir est le commencement de la mort », Charles de Gaulle a commencé un sillon sur le champ de l’espérance française. Par son appel entendu par une infime minorité de Français, il a fait ressurgir la flamme de l’espoir, celui par lequel notre pays a toujours soulevé des montagnes. En 1940 cet espoir pouvait sembler illusoire pour n’importe quel quidam froid et rationnel. Mais l’homme du 18 juin faisait appel au cœur des patriotes, à leur caractère et leur honneur vertus intrinsèques aux femmes et hommes de combat. Il savait que les difficultés et les malheurs attirent ceux qui sont prêts au sacrifice de leur vie pour leur pays.

     

    Peu importe les forces contraires, peu importe la lâcheté de beaucoup, peu importe les anathèmes, les gaullistes, aujourd’hui comme hier, savent qu’une « certaine idée de la France » coule dans le sang de chaque Français. Malgré la chape de plomb rien ne put la faire s’évanouir ; malgré la pensée unique dominante rien ne pourra la faire disparaitre.

     

    L’appel du 18 juin 1940 fut l’exhortation ardente au rassemblement de tous les Français de bonne volonté contre « les fausses fatalités de l’histoire ».

     

    Aujourd’hui, les fausses fatalités sont encore et toujours présentes. Comme les fausses solutions, que nous avons vues ce dimanche lors d’élections législatives partielles. Quand la République n’est pas grande, ses travers ressurgissent. L’histoire se renouvelle avec ses vieilles lunes, faux espoirs, désespoir...

     

    Les messages du 18 juin sur plus que jamais d’actualité. Les signes d’espoir sont une nouvelle fois attendus.

     

    POUR Poissy sera présent à vos côtés pour vous les transmettre.

     

     


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  • La façade est belle

     

    Le maire nous abreuve de concertations en tous genres, synonyme de démocratie locale et de transparence. La façade est belle, la réalité l’est beaucoup moins. Pour preuve la réaction de certains adjoints et conseillers majoritaires lors du conseil de mars dernier, dénonçant avec des mots assez durs l’autisme et l’autocratisme du premier édile pisciacais. Résultat : les rebelles sont mis de côté de la plupart des réunions internes et une tentative avortée d’éviction de la régie du théâtre de l’adjointe à la culture.

     

    Vous pourriez croire que ce ne n’était que de circonstance et que notre bon maire est un héraut mal compris. Mais depuis fin 2009, mes demandes d’informations comme celle d’un pisciacais, membre d’ANTICOR, sont restées lettres mortes, ce malgré les multiples avis rendus par la CADA, organisme national de régulation.  

     

    La façade est belle. Le « conseil des aînés » et le « conseil des jeunes » en sont une autre illustration. Autant la composition du premier, restreinte, permet d’en attribuer le qualificatif, ce même si la désignation des membres reste l’apanage du maire ; autant la composition du second, ouverte à tous, ne vise qu’à instrumentaliser les esprits sur une prétendue modernité municipale : ce « conseil des jeunes » n’est que la transcription permanente des assises de la jeunesse de 2010, avec cette fois un chéquier en blanc au relent d’électoralisme.

     

    La modernité ne serait-elle pas plutôt de promouvoir la relance économique pour leur donner un futur que de les occuper par « les jeux de cirque » ? Certes, le bon équilibre est à trouver, mais est-ce réaliste avec moins de 100.000 euros de budget municipal d’aide à l’économie sur un total de plus de 100 millions ? Modernité ou responsabilité ?

     

    Qui assumera quand la façade tombera ?

     

    Daniel DEBUS

    POUR un renouveau à Poissy 


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