la politique autrement à Poissy
CHIPS, des perspectives dures à avaler
Le centre hospitalier intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye est le 1er établissement public d'Ile de France après l'AP-HP, avec plus de 1200 lits ouverts. Il compte 3700 professionnels de santé et accueille 150 internes. Son activité est déployée sur deux sites hospitaliers principaux, à Poissy et à Saint-Germain-en-Laye.
Le projet de construction pour remplacer la structure actuelle, sur le plateau de Chambourcy, ne comptait que 800 lits, soit un bon tiers en moins.
Ajoutez un déséquilibre financier quasi structurel dans la configuration actuelle, et décomptez un tiers de revenu en moins du côté des hospitalisations.
Le mélange est explosif !
Après la (bonne) décision de Claude EVIN (Directeur de l'ARS IdF) de ne pas valider le projet, plusieurs élus, principalement de la majorité présidentielle, ont réagi pour crier au loup et réclamer la réalisation du projet, malgré son coût prohibitif pour les uns, pharaonique pour les autres, sauf pour ces élus-là.
Désormais, le projet doit être modifié pour - pensent-ils - faire passer la pillule avec seulement 500 lits, en clamant haut et fort que "c'est un besoin pour la population".
Avec une capacité passant de 1200 à 500 lits, il devient de plus en plus difficile de montrer où se trouve le "+".
Premièrement, la capacité d'accueil perd plus de 58%.
Deuxièmement, le seuil de rentabilité à effectif constant devient encore un peu plus haut à atteindre.
Troisièmement, on peut raisonnablement se demander si tous les services actuels vont être conservés. Dans la foulée, pousser la réflexion vers des possibilités de "partage" avec le privé.
Entendez "privé" par "privé de service public" ou d'ouverture aux cliniques privées...
De ce fait, le nouvel hopital est-il l'arbre qui cache la forêt ?
Pour le moment, le seul point qui n'est pas évoqué, même s'il n'est pas caché, c'est le devenir du déficit - monstrueux - cumulé depuis de nombreuses années. 106 millions d'euros environ.
De "qui va renflouer ?", personne ne semble vraiment s'en soucier. Dans l'esprit de beaucoup, "c'est l'Etat".
L'Etat, c'est vous, c'est moi. Ajoutez les 400 millions d'euros de coût de construction, vous obtenez le coût unitaire du lit d'hopital placé à hauteur du million d'euros (pour 500 places) !
En définitive, en dehors des élus "rebelles" (à la décision de Claude EVIN), qui est prêt à payer plus pour avoir moins...?
Ne levez pas tous la main en même temps !